La gestion par la Libye des dossiers concernant les procès des membres du clan Kaddafi pourrait constituer un moment emblématique de l'histoire de la justice, a affirmé à l'ONU, le 8 mai, Fatou Bensouda, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI).
La Cour pénale internationale (CPI) est encore loin d'avoir clos le dossier
libyen. Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a affirmé, le 8 mai,
devant le Conseil de sécurité des Nations unies que son bureau enquêtait
toujours sur des crimes contre l'humanité commis sous le régime de l'ancien
dictateur Mouammar Kaddafi, et dans les semaines suivant sa chute. Une
déclaration qui intervient au moment où la
cour de La Haye et Tripoli se disputent le droit de juger les accusés.
La gestion par la Libye des dossiers de la famille du dictateur décédé et de
ses principaux partisans pourrait devenir « un moment aussi emblématique que
Nuremberg » dans l'histoire de la justice internationale, a ajouté Fatou
Bensouda.
De son côté, la Libye insiste pour juger elle-même le fils de Kaddafi, Seif al-Islam, ainsi que l'ancien chef espion Abdullah
Senoussi. Tous deux sont détenus en Libye et ont également été inculpés de
crimes contre l'humanité par la CPI.
Le droit de juger
Selon des diplomates à New York, si la CPI persiste, c’est parce que le
bureau de la procureure de la CPI n'est pas encore convaincu que la Libye a les
capacités et la volonté de les juger. Mais Fatou Bensouda n'a pas elle-même levé
d'objections devant le Conseil de sécurité. « Ce qui se passera avec les accusés
libyens sera une page dans les livres d'histoire de la justice internationale,
peu importe où les enquêtes et les procès se déroulent », s’est-elle contenté
d’affirmer. Et d’ajouter : « Ils devront être un exemple brillant de ce qui peut
être réalisé quand les hommes font l'effort de chercher la justice. Ces procès
pourront être les "Nuremberg de la Libye" et pourraient constituer un exemple
pour les générations futures. »
Pour obtenir le droit de juger elle-même ses accusés, la Libye devra montrer
aux juges de la CPI qu'elle enquête sur les mêmes affaires, pour les mêmes
charges. Une obligation que Tripoli n’a pas encore complètement remplie, selon
le bureau de la procureure. « En menant une procédure juste et transparente
contre tous les accusés, tout en continuant à respecter la procédure fixée par
la CPI, la Libye peut devenir un exemple pour les autres Etats », a souligné
Fatou Bensouda, rappelant qu'elle enquêtait sur des crimes commis par les
rebelles.
« Étant donné les nombreux crimes commis en Libye et les défis auxquels doit
faire face le nouveau gouvernement, le mandat de la CPI reste essentiel pour
mettre fin à l'impunité » dans le pays, a-t-elle conclu.(Jeuneafrique)
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