L’Union européenne vote la levée de l’embargo européen sur les armes vers la Syrie. Une décision poussée par la Grande-Bretagne et la France. L’embargo reste effectif jusqu'à samedi prochain. Mais même après cette date, il faudra plusieurs mois avant que cela change quelque chose sur le terrain. Il y a donc le message politique et la réalité littérale.
Désormais, les Etats membres de l’Union européenne peuvent
politiquement et légalement envoyer des armes en Syrie puisque l’embargo est
levé. Toutefois, ces livraisons ne vont pas se faire dans les prochains jours.
Il y a plusieurs raisons à cela : les Européens veulent d’abord se laisser du
temps, du temps et de la place à l’initiative américaine et les Vingt-Sept
veulent évaluer l’impact politique de cette conférence internationale dite
Genève II. Il s’agit donc de ne pas court-circuiter les initiatives prises par
la communauté internationale.
Puis, il y a les conditions fixées par l’Union elle-même,
autour de la levée de cet embargo. Le compromis de cette nuit n’est pas un
blanc-seing donné aux gouvernements européens pour envoyer des armes, cette
autorisation est très encadrée. A l’issue de la réunion des ministres des
Affaires étrangères, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a
d’ailleurs précisé certaines de ces conditions : « La vente, la fourniture, le
transfert, ou le transport d’équipement militaire ou d’équipement susceptibles
d’être utilisés pour la répression en Syrie seront pour l’opposition et les forces
révolutionnaires et destinées à la protection des civils ».
Les Européens ont eu bien du mal à se mettre d’accord, des
heures de discussion et au final c’est un succès des Français et des
Britanniques. En effet, Paris et Londres soutiennent depuis plusieurs mois la
levée de cet embargo sur les armes. Les deux pays ont donc obtenu gain de
cause, mais ce compromis a été long à se dessiner, tant les divisions étaient
profondes entre les Etats membres. Preuve s’il en est, il aura fallu treize
heures de négociations pour parvenir à ce compromis, plus une suspension de
séance. Suspension pendant laquelle les rumeurs d’un échec ont fait grand
bruit.
La rencontre de lundi a tourné à la confrontation entre
partisans et opposants à l’armement des rebelles syriens. Face à la France et
au Royaume-Uni d’un côté, les pays comme l’Autriche ou la République tchèque
ont marqué leur opposition. Plusieurs gouvernements craignent en effet de voir
ces armes tomber entre les mains de mouvements radicaux en Syrie et renforcer
ainsi les jihadistes. L’accord entre les ministres des Affaires étrangères
apparaît dès lors comme un accord a minima ; il est possible d’envoyer de
l’équipement militaire à l’opposition syrienne, mais pas dans l’immédiat. Mais
face aux divisions des 27 avant la réunion, il semblait difficile d’obtenir
beaucoup plus.(rfi)
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