Voilà plus de trois décennies que la diaspora politique camerounaise est incapable de parler d’une seule voix. Chaque association membre de la diaspora politique camerounaise a sa propre logique, son propre projet, sa manière de mener le combat bref, ne se sent lié aux autres que par soucis de coopter plus de partisans et d’infiltrer l’autre.
Qui peut aujourd’hui à Londres ou ailleurs
affirmer qu’il existe une diaspora politique qui parlerait au non de tous les
opposants camerounais membres de la diaspora qui affirme son identité et sa
vision de l'avenir pour notre pays? Personne…
On a plutôt des associations membres de la diaspora politique
qui ne serait en réalité que le prolongement à l’extérieur des partis dite
d’opposition nationale. De par leur structure et orientation nous avons là une
copie conforme de la politique intérieur tant dans ses divisions, ses
intrigues, le manque ou le refus
d'alternance au niveau de leurs dirigeants
Certains sont mêmes passées maîtres dans l’art du revirement
de situations ou du maniement de la langue de bois. Une autre désolation,
certaines de ces associations portent les mêmes noms et partagent presque les
mêmes objectifs mais, sont divisées. A chaque élection à leur tête, dès que le
leader perd son poste, il se retire et crée une autre tendance de la même
organisation.
Que n’avons-nous pas vu la semaine dernière avec l’assemblée
générale d’une de ces associations qui a vu son président remplacé
démocratiquement par un autre membre. Voilà que le président sortant ne voulant
pas perdre son poste s’est résolu à créer dans sa contrée une autre association
portant le même nom, les même sigles pour s’éterniser à la tête de sa nouvelle cuisine ? Comme
quoi, il est aisé de clamer haut et fort qu’il faut qu’il y ait alternance
politique au Cameroun et ne pas être capable d’appliquer cela au sein de la
structure que l’on dirige.
Cette même diaspora politique camerounaise se renie, se
contredit, se fourvoie dans des considérations complaisantes. La tentative de
leur rapprochement afin de constituer un bloc unique avait suscité de l'espoir
en 2011. Au fil du temps, l'égo des uns
et des autres, le One man show a repris du dessus. Le m'as tu vu est revenu en
force chez eux.
Manif devant l'intercontinental à Genève, manif à l'hôtel le
Meurice à Paris, Manif de l'hôtel IBIS à Bruxelles…., à chaque fois, c'est
chacun qui souhaite que l'on parle de lui.
A chaque présence de Paul Biya en Europe ou aux USA, toujours
le même refrain, « je manifeste seul ». Je n'invite pas l'autres, car, il
viendra me ravir la vedette.... Comme quoi en politique seuls les imbéciles ne
changent pas d’avis.
Sachant que nous avons une diaspora politique à l’image de
notre opposition intérieure, elle est composée de gens de peu de conviction.
Pendant qu’on s’organise pour se jeter mutuellement les peaux de banane, le
pouvoir a mis en branle le train de la conservation du pouvoir. Il sera
toujours temps de crier de nouveau à l’usurpation et à la mascarade.
Le discours de la diaspora politique camerounaise reste
inaudible parce que le peuple ne veut pas soutenir des gens qui sont devenus
des opposants uniquement par intérêt ethnico-personnel. Les conséquences de
cette vision de l’échec se manifeste par des association nées du schisme et qui
s’entredéchire à coups de mots invectivant et ruinant ainsi les efforts de
mobilisation entreprise.
Ce manque de cohérence issue d’un mutisme politique est
suicidaire. Ce que les camerounais attendent de vous chers diaspora politique,
ce sont des contre-propositions, un projet unificateur, des prises de positions
claires et courageuses dépourvues de toute haine tribale. Pour construire la
future alternance au système Biya, le peuple camerounais doit s’appuyer sur des
leaders d’opposition fiables. Cela est possible par un débat politique de fond
qui réunit tous les opposants au régime actuel.
Aucun changement n’est possible en cultivant la politique de
l’autruche et de la haine. Si vous demandez qu'il y ait alternance politique au
Cameroun, commencez-vous même à laisser la hiérarchie de votre d'organisation que vous dirigez
depuis des années aux autres. Tout refus d'alternance vaut trahison.
A la diaspora politique camerounaise, il faut amener le
peuple à adhérer à un projet par la force des idées novatrices. Ce changement
appellera forcément à une recomposition du paysage politique camerounais. Pour bouger,
nous avons besoin d’un dessein, d’un idéal, d’un défi, d’une
métaphysique populaire. Pour surfer au-dessus de toutes sortes de divisions
haineuses et imbriquer nos intérêts communs pour rejoindre le convoi des
nations dynamiques. Nous sommes tenus de combiner l’énergie du désespoir en lucidité.
C’est ce postulat qui sera notre meilleur gage d’unité pour construire le
Cameroun d’après Biya.
Pour courber définitivement l’échine et les ardeurs de Paul
Biya qui veut mourir au pouvoir, l’opposition camerounaise doit être unie,
avoir des objectifs bien définis, une stratégie réelle, claire et définie,
Nous devons suivre l’exemple de l’opposition du Burkina Faso
unie, aussi bien au sein de sa diaspora qu'à l'intérieure. Evitons de nous
upéciser…
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